Lecture photo – Femmes qui marchent

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Aspects iconiques (éléments lus dans l’image) :
On remarque les 2 femmes qui marchent jambes tendues « en A » ; à gauche il s’agit d’une statue, « La femme qui marche vers le ciel » à Strasbourg, alors qu’à droite la personne est bien réelle.
Ces femmes sont placées sur une diagonale, à égale distance des coins de l’image.
Le format 4:5 resserre l’image sur ces 2 sujets.
Une 3ième personne, en noir et jambes rapprochées, est plus discrète, mais elle sert à nous ramener dans l’image.
Les 3 silhouettes ressortent sur leur arrière-plan grâce aux contrastes : silhouette claire / rivière sombre, chaussures et tête blanches / trottoir et vitrine sombres, et enfin silhouette sombre sur mur clair.
La couleur de la femme en orange se retrouve sur les arbres au bas de l’image, et sur le marquage au sol de la rue, alors que la couleur rouge sur la statue se retrouve sur l’affichette à l’opposé.
Les formes rectangulaires du portail répondent à celles des fenêtres à l’étage, elles rythment le haut de l’image et forment un triangle qui répond à celui formé par les arbres à l’opposé.
La colonne inclinée sur laquelle se trouve la statue s’oppose aux lignes horizontales successives des fenêtres, de la rue et du bord de la rivière.

Aspects extra-iconiques (perception au travers de notre culture, de notre vécu) :

La photo a été prise d’un point de vue élevé inhabituel. La vue de « La femme qui marche vers le ciel » (Jonathan Borofski – 1994) surprend car elle est vue de dessus, alors qu’on a plus l’habitude de la voir depuis le sol, s’élevant vers le ciel.

La correspondance des couleurs rouges met en relation la femme et l’affichette « -10 € ». On dirait que la femme se dirige vers le magasin pour profiter de la bonne affaire.

Mais surtout, le passage au-dessus de l’eau et la ressemblance des 2 silhouettes évoque la photo d’Henri Cartier-Bresson « Derrière la Gare Saint Lazare » (1932) ci-dessous. On croit reconnaitre son personnage qui s’élance au-dessus de l’eau, au fond, la petite silhouette dont la forme répond à ce moment fugitif. Un personnage est réel, l’autre est une représentation. Et le 3ième personnage en noir sur les 2 images qui semble observer la scène, comme nous…

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D. Philbert

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